Maria Vidali
L’art de l'amour de l'art
La
montée et la prédominance du processus du marketing sur le modus
operandi des musées tendent à être perçues, de nos jours, comme une
sorte de nécessité naturelle. À tel point que les réflexions considérées
aujourd’hui comme «modernisatrices» quant à l’avenir des musées et qui
se développent tant sur le plan de l’élaboration des problématiques
publiques qu’au sein des espaces professionnels correspondants portent
davantage sur le mode même de fonctionnement de ce processus plutôt que
sur son importance, sa fonction et ses incidences. Plusieurs des
recherches actuelles, dans le domaine de la sociologie de la
consommation culturelle et, plus particulièrement, du public des musées,
constituent souvent un support de la politique de «réorganisation de la
gestion de la politique pour les musées» et de leur «management»
organisationnel, contribuant à la validation et à la légitimation de la
nouvelle doxa qui est fondée sur un muséocentrisme et tend à s’établir
en matière de gestion des musées. En tirant parti des données d’une
riche recherche empirique sur le public des musées grecs et d’un travail
théorique critique, l’article entreprend de reposer les fondements du
rapport de la sociologie de la diffusion culturelle et de la sociologie
de l’éducation.